Les expats
Le Sri lanka, surtout depuis le tsunami, est la terre d'accueil de dizaines d'organisations humanitaires en tous genre. Les internationaux (comme on les appelle ici) sont generalement de jolies jeunes femmes* dans la vingtaine avec quelques diplomes sous le bras, des gens qui parlent deja trois langues et qui faisaient des exposes oraux sur l'Aparteid en secondaire 1. Ils proviennent de milieux aises et ont toutes les qualites d'une mere Theresa. Sitot arrives, Ils se mettent au yoga et a l'apprentissage du cingalais, bouffent et s'habillent comme des locaux, donnent aux queteux, respectent les traditions et s'insurgent devant la violence. Ils veulent changer des choses... (ai-je mentionne feministes et altermondialistes, bref, la totale...)
Ce sont evidemment des gens forts sympathiques et travaillants mais parfois troubles par leur propre presence ici. Par exemple, dans les journaux, on peut lire des annonces de location d'appartements for foreigner only. Les proprios pas cons savent qu'il y a une piasse a faire. Du coup, crise du logement pour les sri-lankais. Il y a meme un bar for foreigner only, quelle honte**!
Les chauffeurs de tuk-tuk a la gare (ou ailleurs) se precipitent sur la chair occidentale laissant en plan les sri-lankais qui cherchent un lift (une course avec un etranger = au moins le double du prix local avec possibilite de tip). Un "international" refuse d'embarquer et passe pour un gros cheap en voulant payer le prix local pour ne pas encourager les exces (tout en se disant que ce chauffeur a bien besoin de sa piasse supplementaire...).
Dans les bureaux, le chef de mission (un europeen/americain) ou les consultants internationaux font des salaires epouvantablement disproportionnes (genre 150 000$ piasses dans un pays en guerre civile ou le salaire annuel moyen est de 2 000$). Un boss par bureau, les autres sont des stagiaires benevoles et la majorite, des sri lankais au salaire minimum. Quand ca chauffait en ville, on parlait d'evacuations des internationaux qui ont recu une formation "en cas d'urgence", formation que ne recevait pas les employes sri lankais. Les internationaux etaient outres, les sri lankais se foutaient de leur gueule...
On veut decouvrir une culture, aider, ne pas se sentir de trop ou different, partager et avoir du fun (bref, le beurre, l'argent du beurre et le cul de la cremiere...). Ils font un boulot enorme et c'est pas des jokes, ils se culpabilisent...
Et moi, moins de probleme avec ma conscience, prof non-salarie, support moral d'une devouee a la cause, et innofensif pacifiste passif, je ne souhaite pas changer de couleur pour faciliter mon adoption. Et j'apprecie beaucoup le voyage... Faut pas toujours se prendre la tete! D'ailleurs, bapteme d'autobus sri lankais ce week-end en direction de Nuwara Eliya et d'Adam's Peak.
*Il y a aussi des mecs, tout aussi beaux et volontaires, genre Chris Martin, mais j'ai l'impression que des organisations comme la Croix-Rouge engageait surtout des hommes il y a trente ans et maintenant c'est l'inverse. On se retrouve donc avec des quinquagenaires-bourlingueurs-pilotes-de-brousse-on-m'a-deja-tire-dessus melanges avec de petillantes jeunesses idealistes...
** Pour les "mechants" businessmans, il n'y a pas un "international" qui mettrait les pieds la en cent ans...
Ce sont evidemment des gens forts sympathiques et travaillants mais parfois troubles par leur propre presence ici. Par exemple, dans les journaux, on peut lire des annonces de location d'appartements for foreigner only. Les proprios pas cons savent qu'il y a une piasse a faire. Du coup, crise du logement pour les sri-lankais. Il y a meme un bar for foreigner only, quelle honte**!
Les chauffeurs de tuk-tuk a la gare (ou ailleurs) se precipitent sur la chair occidentale laissant en plan les sri-lankais qui cherchent un lift (une course avec un etranger = au moins le double du prix local avec possibilite de tip). Un "international" refuse d'embarquer et passe pour un gros cheap en voulant payer le prix local pour ne pas encourager les exces (tout en se disant que ce chauffeur a bien besoin de sa piasse supplementaire...).
Dans les bureaux, le chef de mission (un europeen/americain) ou les consultants internationaux font des salaires epouvantablement disproportionnes (genre 150 000$ piasses dans un pays en guerre civile ou le salaire annuel moyen est de 2 000$). Un boss par bureau, les autres sont des stagiaires benevoles et la majorite, des sri lankais au salaire minimum. Quand ca chauffait en ville, on parlait d'evacuations des internationaux qui ont recu une formation "en cas d'urgence", formation que ne recevait pas les employes sri lankais. Les internationaux etaient outres, les sri lankais se foutaient de leur gueule...
On veut decouvrir une culture, aider, ne pas se sentir de trop ou different, partager et avoir du fun (bref, le beurre, l'argent du beurre et le cul de la cremiere...). Ils font un boulot enorme et c'est pas des jokes, ils se culpabilisent...
Et moi, moins de probleme avec ma conscience, prof non-salarie, support moral d'une devouee a la cause, et innofensif pacifiste passif, je ne souhaite pas changer de couleur pour faciliter mon adoption. Et j'apprecie beaucoup le voyage... Faut pas toujours se prendre la tete! D'ailleurs, bapteme d'autobus sri lankais ce week-end en direction de Nuwara Eliya et d'Adam's Peak.
*Il y a aussi des mecs, tout aussi beaux et volontaires, genre Chris Martin, mais j'ai l'impression que des organisations comme la Croix-Rouge engageait surtout des hommes il y a trente ans et maintenant c'est l'inverse. On se retrouve donc avec des quinquagenaires-bourlingueurs-pilotes-de-brousse-on-m'a-deja-tire-dessus melanges avec de petillantes jeunesses idealistes...
** Pour les "mechants" businessmans, il n'y a pas un "international" qui mettrait les pieds la en cent ans...
posted by Simouth at 10:03 a.m.
5 Comments:
Quelques précisions... Tous les employés (locaux et internationaux) d'un organisme international/humanitaire recoivent une formation de securite. Selon les procedures d'urgences, oui, les internationaux sont evacués avant les locaux. Pourtant, il y a aussi des pensées pour les locaux et leur dépendants..si la situation de sécurité est trop grave, ils sont demandés de rester à la maison et ceci sans risque de perdre leur salaire. Il y a aussi des cas ou les locaux sont donnés quelques mois de salaire et suffisant d'argent pour que eux et les dépendants 'directs' puissent se déplacer et se debrouiller pendant qu'il est impossible pour l'organisation de fonctionner. Dans des cas très extrème, ou la vie des locaux est en danger à cause de leurs liens avec l'organisme, il y a une possibilite de les evacuer du pays - ça prend pourtant une décision du Sécrétaire générale de l'onu.
Quelle belle prose. J'imagine le cul de la crémière (Mâtin ! Quel cul!)
J'espère que vous ne serez pas forcés de monter dans un autobus en marche. Bon week end!
Bonsoir à vous deux!!
Je viens encore de regarder vos photos,c'est tellement beau tout ce que vous voyez c'est incroyable. Je me répète (vive mon ordi)qui me permet de voyager sans me déplacer.Et ça grâce à mes enfants qui m'ont convaincu que malgré mon âge avec leur aide je serais capable d'apprendre et de voyager à travers le monde installé bien comfortablement dans mon fauteuil. En ce moment vous êtes en pleine nuit alors bon dodo. X X
Et bien l'heure n'est pas ajusté car il est 21hrs.
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